1914 : Quartier Gribeauval du 3ème RCh (aujourd'hui, c'est le 92ème RI)
Etablir l'historique, même succint, d'un corps ou de sa subdivision d'armes est toujours d'une grande complexité, en particulier pour nos unités de cavalerie au passé si riche et si glorieux. Confondus avec l'histoire de notre pays, ces historiques ont connu bien des bouleversements au cours des siècles depuis la création des premiers régiments réguliers en 1635. C'est le cas des régiments de chasseurs, dont les filiations successives sont particulièrement difficiles à reconstituer. Le but de cette étude, destinée aux cadres et aux chasseurs du régiment, n'est donc pas de faire oeuvre d'historien mais de reconstituer au mieux le passé de ces troupes légères, « au caractère si français », afin de contribuer même modestement à affirmer l'esprit de corps par la recherche de ses traditions.
En effet, le sentiment d'appartenir à une même communauté et de partager le même héritage renforce la cohésion et par là même l'efficacité au combat et dans la mission du temps de paix.
En 1839, le général CUBIERES, ministre de la guerre du roi Louis-Philippe s'exprimait ainsi : « S'il est utile de perpétuer le souvenir des actions de guerre, c'est surtout pour entretenir et fortifier le goût des armes, la tradition des noms et des faits qui honorent en particulier chaque régiment, forment et nourrissent l'esprit de corps qui, avec la discipline, constitue la force morale des armées. Bien dirigée, cette force est un des premiers éléments de succès et la meilleure sauvegarde des empires ».
Cette étude est bien évidemment imparfaite. Beaucoup de points restent encore à approfondir. Elle pourra être complétée et enrichie ultérieurement par tous ceux qui, s'intéressant à l'histoire, voudront faire aussi revivre l'épopée exaltante des chasseurs à cheval.
Lieutenant-colonel TROUILHET
Fontevrault, avril 1995
Les historiques du 3ème Chasseurs sont issus de cet ancien chef de
corps
Ce régiment est créé le 1er janvier 1675 par le comte Charles du Fay, d'où son nom à cette époque. C'est l'un des quatorze plus vieux corps de Louis XIV. Ce régiment portera successivement le nom de ses différents mestres de camp et leurs composantes sont, à l'origine, des Dragons.
Historique et filiation :
1675 : Régiment du Fay - Dragons
Dans toutes les guerres des règnes de Louis XIV et Louis XV, les Dragons s'illustrèrent. Guerre de Hollande (1675/78). Ce régiment supporta le poids de la défense de la ville de Philippsbourg en Allemagne occidentale et il fut glorieux
Mestre de Camp : Comte Charles du Fay
1678 : Régiment de la Lande
Guerre de la ligue d'Augsbourg (1688/97). Le régiment s'illustra par l'occupation de Casal, capitale du Montferat. En 1684, les Dragons participèrent à la prise de la ville de Luxembourg, possession espagnole. En 1688, les Dragons s'illustrèrent par la prise à nouveau de Philippsbourg et pour la défense de Mayence sous les ordres du Marquis d'Huxelles. Ils participèrent à la bataille de Staffarde. Le régiment y fut cité pour sa belle conduite.
Mestre de Camp : Marquis de la Lande
1696 : Régiment de Vérac
Guerre de succession d'Espagne (1701/13). Le régiment se distingua à Carpi, à Chiari et à Luzzara, le 15 août 1702. Il participa à la défense des retranchements de Trino, au siège de Verrue, à Cassano en 1705, en Lombardie. Il se distingua également à Calcinato en 1706. Son mestre de camp y fut tué. Il participa, à la levée du siège de Toulon en 1707, à Malplaquet dans les Flandres en 1709.
Mestre de Camp : Marquis de Vérac
1710 : Régiment de Caylus
Il va en Catalogne en 1711 et revient finir la guerre sur le Rhin en 1713.
1715 : Régiment de Beaucourt
1725 : Régiment de Vitry
Guerre de succession de Pologne (1733/38). Faisant partie de l'Armée du Rhin, le régiment participa à la prise de Khel et de Philippsbourg, aux combats d'Ettlingen et de Klausen. La composition du régiment au 1er novembre 1725 était ;
- 4 escadrons de 4 compagnies et un guidon chacun, soit 50 officiers, 16 maréchaux des logis, un aumônier et 656 Dragons.
- la compagnie comprenait 41 Dragons, 2 brigadiers, un trompette, un tambour, un maréchal des logis et une cornette.
Il arborait, d'après les abrégés de Léman de la Jaisse (1734/1740) : "4 guidons de soye bleue, soleil au milieu brodé en or et franges d'or"
1739 : Régiment de l'Hôpital
Guerre de succession d'Autriche (1740/48). Le régiment fut engagé dans la campagne de Bohême, il livra le combat de Sohai et défendit Prague en 1742 mais dut rejoindre la France. Envoyé en Alsace, 50 Dragons résistèrent aux attaques réitérées, donnant le temps au régiment "Colonel Général des Dragons" d'accourir à leur secours et faire prisonniers tous les assaillants. Le régiment séjourna sur les côtes bretonnes et défendit le port de Lorient en 1746 contre les anglais. Il fut engagé dans la défense de la ville de Gênes en Italie en 1747.
1749 : Régiment de la Ferronays
Guerre de Sept Ans ( 1756/63). Durant cette guerre, le régiment participe à tous les engagements ; à Crefeld, à Minden (Allemagne), à Corbach, à Warbourg et se bat à Willinghausen en 1761.
1762 : Régiment de Chabot
1782 : Régiment de Deux - Ponts
1788 : Chasseurs de Flandres
Le 17 mars 1788, après différentes réorganisations et appellations, le régiment prend son numéro 3 et s'appelle : "Chasseurs de Flandres". Dès cette date, le régiment hérite de la filiation du régiment des Deux Ponts.
1791 : 3ème régiment de Chasseurs à cheval (Historique durant la Révolution)
Evolution entre 1805 et 1814
1814 : Chasseurs du Dauphin
1815 : 3ème régiment de Chasseurs à cheval et dissous la même année
1816 : Chasseurs des Ardennes (Historique durant l'Empire)
1825 : 3ème régiment de Chasseurs à cheval et dissous en 1831
1831 : 3ème régiment de Chasseurs à cheval et dissous en 1924 (Historique durant la Restauration)
1861 : Historique de Second Empire
1875 : Recréation du régiment (Historique durant la Troisième République)
1914 : Historique de la Première Guerre mondiale
1981 : 3ème régiment de Chasseurs (Historique durant la Période contemporaine)
1997 : Dissous