1675/78 : Hollande - 1684 : Luxembourg - 1688/97 : Ligue d'Augsbourg - 1701/13 : Sucession d'Espagne - 1740/48 : Sucession
d'Autriche - 1756/63 : Guerre de Sept Ans - 1792/93 : Armée du Nord - 1794/98 : Armée de Sambre et Meuse - 1798 : Irlande - 1799/01 : Italie - 1805 : Italie - 1805 : Bataille de Caldiero - 1807 :
Grande Armée - 1809 : Allemagne - 1812 : Russie - 1813 : Allemagne - 1814 : France - 1815 : Belgique - 1823 : Espagne et Morée - 1861/65 : Algérie - 1867 : Rome - 1870/71 : France - 1914/18 : Grande
Guerre
LA REVOLUTION
Le 3ème régiment de Chasseurs à cheval est en garnison à Maubeuge, le 1er janvier 1791. Il intègre l'Armée du Nord sous les ordres du général DUMOURIEZ. Il combat à Stenay dans les Ardennes et à Islettes à Verdun. Il participe à la victoire de Jemmapes en Belgique, le 6 novembre 1792 en repoussant et culbutant deux régiments de cavalerie autrichienne. Aidé du 6ème Hussards, il attaque, s'empare et extermine les redoutes défendues par l'infanterie hongroise. le 18 mars 1793, à la bataille de Neerwinden pourtant perdue, le 3ème Chasseurs culbute les Cuirassiers de Shwitz.
Le 3ème Chasseurs rejoint l'Armée de Sambre et Meuse en juillet 1794, commandée par le général JOURDAN. D'août à novembre 1794, le régiment participe au siège de Maëstricht et se bat avec gloire. Avec le 17ème Chasseurs, il charge un millier d'autrichiens et les refoulent, le 28 septembre. A la pointe du jour, le 10 octobre, il charge à nouveau un corps de 1 800 fantassins et 200 cavaliers autrichiens et s'empare de l'ancienne redoute française, de deux canons, coupe leur retraite et leur inflige des pertes sensibles. Ayant fait des prodiges de valeur, le lieutenant Delorme est cité.
En 1795, le régiment fait partie de la division BERNADOTTE. Le 3ème concourt à la chute de Luxembourg en juin et de Mayence, le 25 septembre, grâce au blocus du fort Cassel sur la rive droite du Rhin. Les troupes ennemies réussissant à reprendre l'offensive, le 3ème Chasseurs couvrira la retraite de l'Armée. Il s'illustrera aux combats d'Ehrenbreitstein où il écharpe les Hussards autrichiens de Kaiser. Le 3ème Chasseurs culbute violemment les autrichiens à Kreutznach et à Burg-Eberach entre le 16 et le 25 juillet 1796. Mi avril 1797, il débouche sur la rive droite du Rhin et est chargé d'assurer la marche avant du général CHAMPIONNET. Aux ordres du général HOCHE, le 3ème Chasseurs charge à la bataille de Neuwied en prenant 2 canons et en participant à la victoire. Après un passage en Belgique et dans l'ouest, il fournit un détachement au corps expéditionnaire en Irlande.
Après un 1er échec en 1796, une 2ème expédition se déroula l'été 1798 et un détachement du 3ème Chasseurs, fort de 150 hommes aux ordres du capitaine DURIVAL s'embarqua le 6 août de Rochefort sur Mer et débarqua le 22 dans la Baie de Killala. Le 24 août, il charge contre la cavalerie anglaise à Balayna avec succès. A Castlebar, il charge brillamment dans la grande rue du village et rejette l'ennemi de l'autre côté du pont. Après plusieurs charges meutrières, il le poursuit sur deux lieues. Le capitaine DURIVAL est nommé chef d'escadrons sur le champ de bataille. le gros du régiment basé en France rejoignait l'Armée des Alpes en 1799, dans le corps du général SUCHET. Novembre 1800, il participe au franchissement du Mincio à Monzambano et poursuit les autrichiens qui battent en retraite. Avec l'aide du 11ème Hussards et de l'artillerie à cheval, le 3ème Chasseurs charge l'ennemi et dégage la division Watrin en prenant 800 hommes, 1 drapeau et 5 canons. Le général BRUNE félicite en ces termes : "Le 3ème régiment de Chasseurs a chargé avec bravoure".
L'EMPIRE
La composition du 3ème Chasseurs, régiment de cavalerie légère, comprend
:
1 état major ;
- 1 colonel, 1 major, 2 chefs d'escadrons, 2 adjudants majors, 1 quartier maître trésorier, 1 chirurgien major assisté d'un chirurgien aide major, un artiste vétérinaire, 1 brigadier trompette et 4 maîtres ouvriers (tailleur, bottier, éperonnier, sellier)
4 escadrons de 2 compagnies ;
- 1 capitaine, 1 lieutenant, 2 sous lieutenants, 1 maréchal des logis chef, 4 maréchaux des logis, 1 fourrier, 8 brigadiers et 2 trompettes
La 1ère compagnie du 1er escadron est dite "compagnie d'élite"
Le gros de la cavalerie légère est constitué par les Chasseurs à cheval qui jouent un rôle d’importance comme éclaireurs de l’armée. L’armée de l’Empire naissant compte 25 régiments de Chasseurs à cheval en 1804, dont un rattaché à la garde. En septembre 1806, les Chevau-légers belges d’Arenberg sont transformés en 27ème régiment de Chasseurs à cheval.
En septembre 1811, sont créés les 17ème et 18ème régiments dont les numéros étaient restés vacants depuis 1793. Très variés, les uniformes sont unifiés par le décret du 24 décembre 1809 et les chasseurs à cheval portent désormais l’habit¬veste vert foncé avec revers de même couleur, les couleurs de distinction s’appliquant aux passepoils, retroussis et parfois au collet et aux parements.
Le rôle fondamental des régiments de Chasseurs étant l'éclairage et le renseignement. L'encadrement étant également supérieur afin de fractionner les effectifs pour pousser les reconnaissances, le plus loin possible.
Basé en Italie après la paix de Lunéville, en 1805, le 3ème Chasseurs participa aux combats majeurs en Italie du Nord. La prise de San Giorgio, le 18 octobre puis la victoire de Caldiero, le 30. Un escadron du 3ème monté sur des chevaux bosniaques sous les ordres du général MARMONT ira en Dalmatie pour chasser les russes.
Le régiment quitte l'Italie le 5 janvier 1807 pour se remonter à Potsdam près de Berlin. Il en repart le 1er avril et arrive le 23 à à Elbing à l'est de la Vistule. Accompagné du 5ème et du 7ème Hussards, le 3ème se couvre de gloire le 9 juin à Guttstadt et à Heilsberg, le 11. Le général LASSALLE cite avec éloges dans son rapport les magnifiques charges du 3ème Chasseurs. Le régiment est cité au " bulletin" de la Grande Armée. Le 14 juin, le régiment lance plusieurs charges hardies et heureuses devant Koenigsberg (qui connaîtra d'autres combats, plus tard). Le 17, il culbute la cavalerie russe dans les bois et la plaine de Mehlecken. Après la paix de Tilsit en 1807, le 3ème Chasseurs est cantonné en Prusse, puis en Pologne avant d'être envoyé à Francfort en réserve, jusqu'en 1808.
Le 21 avril 1809 le 3ème combat victorieusement à Landshut face à l'armée autrichienne commandée par l' archiduc Charles qui retraite. Le 3 mai suivant le régiment prend une part active au terrible combat d'Ebersberg et le 12, il entre dans Vienne. Le 21 mai, il franchit le Danube et participe aux combats d'Aspern et d'Essling. Il prit part aux magnifiques charges de cavaleries légères au cours desquelles, il enfonça plusieurs carrés autrichiens en prenant plusieurs canons. Le 6 juillet 1809, le régiment charge avec succès toute la journée à Wagram.
En juillet 1812, le 3ème Chasseurs participe à la poursuite du général BAGRATION. Il fut fortement engagé à la bataille de Mohilew sur la Dniepr face à 3 000 Cosaques. Envoyé en reconnaissance, il perd un escadron. Le 15 août, le régiment se bat à Krasnoë et se distingue, méritant cette mention au "bulletin" de la Grande Armée : "la cavalerie exécuta des charges admirables, le 3ème Chasseurs se distingua". Durant cette bataille, il prend 8 pièces d'artillerie, 14 caissons attelés, 1 500 prisonniers en laissant 1 000 cadavres sur le terrain. En outre, le 3ème permit de dégager le 9ème Lanciers Polonais en mauvaise posture. Sous les ordres directs de Murat, le 3ème Chasseurs combattit et chargea à Borodino rétablissant une situation compromise.
Après la retraite de la Moskowa, la Grande Armée s'était effrondrée et la situation était devenue très difficile au 1er semestre 1813. Le 3ème Chasseurs appartenant au groupement principal était sous les ordres directs de Napoléon. Le 21 mai, le régiment se distingua une nouvelle fois à Bautzen où les troupes coalisées furent battues et contraintes à la retraite. Le 23 septembre au cours de la bataille de Löwenberg, le 3ème Chasseurs se distingue à nouveau. Le 18 octobre, le 3ème se distingua particulièrement au village de Probstheyda malgré la trahison des troupes saxonnes et würtembergeoises. Le colonel Royer y perdit la vie.
Pendant la campagne de France, le 3ème Chasseurs sous les ordres du général BORDESOULLE combat avec brio lors d'un décrochage, le 2 février du côté de La Rothière. Le 10, il sabre les carrés ennemis, le 17, il sabre un carré bavarois à Valjouan, il culbute un escadron prussien qu'il poursuit et sabre l'infanterie ennemie. Durant cette période le Chasseur BUSSELOT fut nommé sous-lieutenant, sur le champ, après avoir foncé sur un carré d'un bataillon ennemi en faisant prisonnier un prince et en le conduisant à l'Empereur. Le régiment s'illustra également à Belleville et Clichy.
A la 1ère Restauration, le 3ème Chasseurs devient le régiment du Dauphin et redeviendra le 3ème Chasseurs en 1815 pendant les "Cent Jours".
A la bataille de Waterloo, le 18 juin, le 3ème Chasseurs chargea avec le 5ème Lanciers sur la cavalerie anglaise de Vandeleur, culbute les Hussards de Brunswick et pousse jusqu'à l'Etat-major de Wellington. En fin de journée, l'armée Napoléonienne n'avait plus de cavalerie.
De retour sur la Loire, le 3ème Chasseurs est licencié fin 1815.
Après la défaite de Waterloo et l'abdication de Napoléon 1er, les Bourbons arrivent au pouvoir et modifient totalement l'Armée française. Dans ce bouleversement et malgré son licenciement, le 3e Chasseurs devient les Chasseurs des Ardennes.